Monsieur le bourgmestre,

Le dossier de lignes de bus « Busway » soulève de très nombreuses questions, auxquelles le groupe VEGA va s’intéresser de façon détaillée dans les prochains mois. Parmi celles-ci, je souhaiterais commencer en mettant l’accent sur la question de l’aménagement des espaces publics.

En effet, le projet « Busway » implique de redessiner complètement des espaces aussi stratégiques que la place Saint-Nicolas, le carrefour de Fontainebleau, la place de l’Yser, la place du Congrès, la rue Grétry, la place Georges-Ista ou la rue de la Station à Chênée. Notamment.

Les équipes du TEC ont proposé, dans le cadre de la demande de permis en cours, un aménagement dont la qualité me semble à bien des égards insuffisante. On ne saurait pas vraiment leur en faire reproche : comment demander à une équipe dédiée au transport public et chargée de traiter des kilomètres d’espace public d’apporter tout le soin requis, de rencontrer la singularité et les besoins spécifiques de chacun des lieux traversés ? Concevoir une place publique demande une compréhension approfondie de ses usages, de ses enjeux collectifs, de son histoire : il n’est évidemment pas possible de réaliser un tel travail « à la chaîne ».

Le problème s’est déjà posé avec le tram, dont on sait qu’il a été réalisé selon une méthodologie similaire. Le dessin de plusieurs places — je pense notamment à la place des Déportés, au site de Coronmeuse, au site du Standard, à Sclessin ou à la place Leman — laisse franchement à désirer, faute d’avoir fait l’objet de ce travail spécifique et approfondi. Beaucoup d’espaces dessinés dans le cadre du tram sont aussi dépourvus des plantations pourtant indispensables à les maintenir agréables voire utilisables lors des fortes chaleurs.

Le problème est aussi d’ordre démocratique : est-il acceptable que le pouvoir public régional, dont l’indifférence à l’égard du quotidien des habitants de la ville a été démontrée et redémontrée dans le cadre du chantier du tram, puisse redessiner nos lieux de vie de façon fonctionnaliste et routinière ?

J’aimerais dès lors savoir : la Ville de Liège va-t-elle laisser le TEC procéder ? Ou allez-vous prendre l’initiative afin d’augmenter la qualité du projet, par exemple en mandatant des équipes spécifiques sur les sites les plus sensibles ? Et puis : allez-vous veiller à ce que des procédures participatives puissent se tenir autour de ces enjeux, là où le TEC a jusqu’à présent choisi d’en rester au minimum légal en matière de participation ?

D’avance, je vous remercie pour votre réponse.

François Schreuer,
conseiller communal