Quelle mobilité à Liège, en cette fin d’année... et en 2024 ?

Question écrite du 21 novembre 2023

Monsieur le bourgmestre,

Beaucoup doutaient que cela soit possible et pourtant : la mobilité à Liège a encore sensiblement empiré, ces dernières semaines, notamment depuis qu’a été instaurée l’obligation (définitive) de faire une boucle sous le pont Maghin pour passer de celui-ci au quartier Saint-Léonard, ce qui entraine un engorgement permanent des quais depuis le Pont Kennedy et une saturation à peu près totale du centre-ville à l’heure de pointe.

On pouvait espérer que ces nouvelles difficultés soient quelque peu contrebalancées par la réouverture du Pont Atlas. Celui-ci avait été fermé de façon complète, rappelons-le, en janvier dernier et sa réouverture était annoncée au 31 juillet. Las : début août, le groupe TEC, pas pressé pour un sou, avait annoncé une prolongation de cette fermeture jusqu’à la fin du mois d’octobre. Nous sommes à présent fin novembre… et le Pont Atlas est toujours fermé, et, sans que cela ne surprenne plus personne de la part de cette administration démissionnaire, aucune communication n’a été faite par le groupe TEC quant à sa date de réouverture.

On pourrait voir dans cette situation un puissant incitant au report modal, susceptible de convaincre les automobilistes les plus convaincus de monter dans un bus ou d’enfourcher un vélo, sauf que…

Sauf que le chantier reste dangereux pour les piétons en de multiples endroits.

Sauf que le centre-ville est littéralement impraticable à vélo — le groupe TEC ayant tout simplement décrété, sans d’ailleurs susciter l’ire de la Ville, en mars 2022 que les cyclistes n’avaient qu’à « mettre pied à terre » entre Opéra et Déportés (!) — et que le reste de notre territoire ne vaut pas beaucoup mieux, entre signalisation déficiente du chantier, automobilistes excédés, infrastructures encore et toujours manquantes.

Sauf que le temps de parcours des bus dépasse aujourd’hui la plupart du temps celui de la marche.

Sauf que la plupart des bus — forcément, le ralentissement entrainant mécaniquement une forte réduction de l’offre — sont saturés.

Sauf qu’on attend toujours l’ouverture du point d’arrêt ferroviaire de la place Vivegnis, qui aurait été tellement précieux pour le quartier Saint-Léonard au cours des longues années du chantier (sans parler de ceux des Vennes et de Cornilllon).

Sauf qu’aucune des mesures alternatives demandées à de nombreuses reprises par VEGA n’a été, ne serait-ce que, considérée. En septembre 2019, par exemple, VEGA avait porté, au sein du Conseil et dans la presse, la demande que les abonnés du TEC puissent emprunter le réseau urbain de la SNCB et que l’offre sur celui-ci soit renforcée ; ou que des lignes de rocade contournant le centre-ville soient créées le temps du chantier. Demandes réitérées depuis lors par différents canaux, à une demie-douzaine de reprises. Vox clamantis in deserto…

Vous allez peut-être me répondre que tout cela sera terminé dans 8 jours, la Région et le constructeur ayant, on le sait, annoncé de façon ferme — juré, craché ! —, le 23 juin dernier, que le chantier de voirie serait terminé pour le 30 novembre. L’observation de celui-ci me laisse fortement dubitatif sur le respect de cette énième promesse, tandis que... le Village de Noël ouvrira déjà ce vendredi 24 novembre et que les dernières semaines de l’année coïncident habituellement avec une fréquentation accrue du centre-ville.

Il est permis de se demander, notamment, si le fonctionnement de nos différents services de secours est toujours possible dans de telles conditions.

Mais surtout, à supposer que l’engagement du mois de janvier 2025 soit tenu, il nous faudra encore attendre 14 mois avant la mise en service du tram, 14 mois pendant lesquels, notamment, la mobilité des bus va rester difficile, 14 mois pendant lesquels les problèmes de mobilité cyclable resteront lancinants, même si on peut espérer certaines améliorations, 14 mois qui risquent d’être ceux de trop pour les acteurs commerçants et culturels du centre qui sont tellement éprouvés.

Je réitère donc une nouvelle fois la demande que j’ai déjà formulée à de nombreuses reprises. Même si la responsabilité première est indubitablement celle de la Région, vu la défaillance avérée de celle-ci, la Ville doit prendre l’initiative, convoquer l’ensemble des acteurs de la mobilité — notamment les ministres compétents au niveau régional et fédéral — et exiger d’eux qu’ils mettent en place des solutions temporaires en attendant la mise en service du tram, comme la création de lignes de bus de contournement du centre, l’accès des usagers du TEC au train ou le renforcement de l’offre de train.

D’avance, je vous remercie pour la bonne suite que vous réserverez à la présente.

François Schreuer
Conseiller communal de la Ville de Liège

 

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