L’alliance avec le Parti socialiste : pourquoi ? comment ? FAQ

Nous répondons ici aux questions qui nous fréquemment posées. Vous pouvez poser d’autres questions via le formulaire ci-dessous.

Pourquoi VEGA s’engage-t-elle dans une alliance plutôt que de continuer son chemin autonome ?

Depuis sa création, VEGA a toujours cherché à rassembler plutôt qu’à diviser la gauche. Nous savons à quel point il est coûteux, pour nous comme pour l’ensemble des militants de gauche, de multiplier les listes. Dès 2011, au moment de la fondation de VEGA, nous avions envisagé de présenter des candidats sur une liste de gauche existante, mais nous n’avions pas été pris au sérieux. En 2016, nous avions proposé à Ecolo de présenter une liste commune aux élections communales de 2018. Il n’avait pas même été possible de se réunir autour d’une table.

Aujourd’hui, alors que l’extrême-droite monte et que la droite se radicalise partout dans le monde y compris en Belgique, alors que nous commençons à subir les conséquences terribles du réchauffement climatique, alors que la guerre est aux portes de l’Europe, l’union de la gauche est plus souhaitable que jamais.

Depuis quand les négociations ont-elles lieu ?

L’Assemblée générale de VEGA a fait le choix, au mois d’avril dernier, de favoriser des listes d’union en vue des deux échéances électorales de 2024 et a mandaté le secrétariat politique pour ouvrir des discussions en ce sens. À la suite de cela, nous avons rencontré des délégations du PS, d’Ecolo/VertArdent, du PTB et des Engagés. Le PTB et les Engagés n’étaient pas intéressés, mais le PS et Vert Ardent ont marqué un intérêt pour un possible rapprochement. Des négociations se sont donc engagées.

Pourquoi avoir choisi le PS plutôt qu’Ecolo ?

Principalement pour les raisons suivantes :

  • D’abord et avant tout parce que la convergence programmatique est aujourd’hui plus forte avec le PS. En particulier, nos deux organisations se réclament de l’écosocialisme, et donc d’une écologie pensée en premier lieu en fonction des besoins et des possibilités des milieux populaires.
  • Parce que le PS reste le meilleur rempart pour défendre les fondamentaux de notre modèle social (l’indexation des salaires, l’accès de toutes et tous aux soins de santé, la Sécurité sociale en général,...), alors que les attaques contre celui-ci se multiplient, en Flandre mais aussi en Belgique francophone.
  • Parce que le PS s’est montré sérieux et respectueux tout au long de la discussion et a été capable d’une ouverture qui nous a impressionnés.
  • Parce que, même si la discussion avec Vert Ardent s’est avérée constructive et intéressante (et nous remercions la délégation de Vert Ardent qui a consacré pas mal de temps à ces discussions), il n’a pas été possible d’ouvrir une discussion avec Ecolo au niveau régional. Or nous tenions à lier les deux niveaux de pouvoir et à obtenir une possibilité de nous faire entendre sur les enjeux régionaux.

Pourtant, en 2016, c’est avec Ecolo que VEGA souhaitait faire liste commune. Qu’est-ce qui a changé depuis ?

Énormément de choses, de fait, ont changé depuis lors.

Au niveau communal, le PS a évolué sur de nombreux points. Parmi les dossiers amenés par VEGA, on peut penser par exemple à la préservation des espaces verts et à la création d’espaces verts de quartier, notamment avec le vote de la délibération que nous avons proposée pour sauvegarder le Parc du Ry-Ponet (octobre 2017) ou avec l’achat (2018), que nous réclamions depuis 2012, du site Palmolive, dans le Longdoz, pour y créer un parc. On peut aussi penser à l’évolution majeure sur la question des cantines scolaires : en 2016, nous ne parvenions pas à faire entendre les inquiétudes sur la qualité de la nourriture servie aux enfants ; aujourd’hui la Ville de Liège mène une action d’ensemble sur la question de l’alimentation durable et inclusive et est citée en exemple pour cela au niveau européen. Le Schéma de développement communal (SDC), qui entérine des idées que VEGA était parfois seule à porter quelques années plus tôt, est aussi un élément qui marque une évolution significative sur les questions d’urbanisme.

Sur le plan théorique, le tournant vers l’écosocialisme qu’a amorcé Paul Magnette est une évolution majeure, qui amène le PS à intégrer la question écologique au cœur de son logiciel. La publication du livre « La vie large » (octobre 2022) est un moment-clé à nos yeux. Nous nous retrouvons sur l’idée d’une écologie populaire, sur une écologie pensée d’abord en fonction des besoins et des possibilités des milieux populaires.

Et puis, paradoxalement, l’affaire Publifin, qui a éclaté fin 2016, a amené le PS à se débarrasser de quelques affairistes dont la présence était particulièrement rédhibitoire.

VEGA, de son côté, a aussi évolué. Dans nos premières années, nous cherchions surtout à faire vivre dans l’espace public un certain nombre d’idées et de propositions. Aujourd’hui, nous cherchons, beaucoup plus concrètement, à rendre possible leur concrétisation. Par ailleurs, le poids politique, local et relatif mais réel, acquis par VEGA représente une responsabilité à laquelle nous ne souhaitons pas nous soustraire.

En ce qui concerne Ecolo, nous notons sa gestion catastrophique du dossier du tram, sa capitulation sur le dossier de l’aéroport, dès les négociations de 2019, le manque de résultats en matière ferroviaire, le scandale des PFAS, etc.

Précisons encore qu’en 2016, on parlait uniquement d’une liste communale.

Pourquoi la négociation a-t-elle duré aussi longtemps ?

Parce que nous avons pris le temps d’une discussion approfondie, sur le contenu de l’accord, mais aussi sur de nombreux autres thèmes, dont la stratégie. Parce que certains points sensibles ont demandé du temps pour rapprocher les points de vue. Parce que les agendas des uns et des autres n’ont pas permis un rythme de réunion intensif.

La toute petite Coopérative politique VEGA va-t-elle faire le poids par rapport au PS ? Cet accord n’est-il pas intrinsèquement déséquilibré ?

Le résultat des discussions — aussi bien au niveau communal qu’au niveau régional — montre que les propositions de VEGA ont de façon importante été entendues et intégrées. La suite dépendra des électrices et des électeurs : s’ils sont nombreux à faire confiance à nos candidats, s’ils nous permettent d’obtenir un siège à la Région et plusieurs sièges au Conseil communal, nous pensons que les idées défendues par VEGA trouveront une remarquable amplification dans l’alliance. Si par contre nos candidats sont battus, ce sera clairement plus difficile.

Sur l’aéroport, la position de VEGA reste très éloignée de celle du PS. Comment allez-vous gérer ça ?

Nous avons soigneusement comparé les programmes concernant le transport aérien. Ce qui ressort en premier lieu, c’est la convergence : sur la fiscalisation du kérosène et des billets d’avion, sur la mise en place d’alternatives à l’aérien, sur le soutien à la recherche pour réduire l’impact environnemental du secteur, sur la réduction des nuisances sonores, sur une régulation plus forte du commerce international ou sur la relocalisation industrielle. La convergence, elle se trouve aussi dans le souci partagé de l’emploi pour toutes et tous.

Au-delà de ces éléments, il reste, en effet, des divergences de fond non négligeables, qui s’exprimeront au Parlement si François Schreuer est élu, mais nous avons considéré, de part et d’autre, que ces divergences ne sont pas de nature à empêcher un rapprochement entre nos formations.

Si Delal Bahloul ou François Schreuer sont élus, siégeront-ils au nom du PS ou au nom de VEGA ?

Si nos candidats sont élus, ils rejoindront le groupe socialiste de leur parlement.

En concluant un accord pré-électoral, ne privez-vous pas l’électeur de gauche de choisir la nuance qu’il préfère ?

Avant toute chose, l’intérêt de l’électeur de gauche est que la gauche soit forte. Si une liste VEGA, en éparpillant les voix de gauche, avait favorisé l’élection d’un député de droite voire d’extrême-droite, aucun électeur de gauche n’aurait eu à se réjouir.

De surcroît, on parle ici d’un rassemblement, d’une convergence d’idées, autour de l’écosocialisme, pas juste d’un accord électoral ayant vocation à s’évanouir une fois l’élection passée.

Ensuite et surtout, l’électeur de gauche doit pouvoir compter sur une gauche forte, en capacité de peser sur les décisions pour défendre les conquis sociaux. C’est le sens de cet accord. Nous constatons d’ailleurs que l’électeur récompense souvent la gauche lorsqu’elle se rassemble.

Enfin, l’électeur aura un rôle important, en permettant — ou pas — aux candidats de VEGA d’être élus.

Êtes vous prêts à faire une majorité avec le MR à la Région ?

Nous préférerons toujours des majorités à gauche — a fortiori dans les circonstances actuelles où le MR vrille dangereusement —, mais nous avons aussi conscience que ce n’est pas, dans le meilleur des cas, avec un unique député que nous serons en mesure d’orienter la formation d’une majorité.

Delal et François ont-ils chance d’être élus ?

Les règles du vote (qui distribuent les voix portées sur la liste sur les premiers candidats) favorisent bien sûr les trois ou quatre premiers candidats. Cependant, lors des dernières élections (en 2019), sans faire partie de ceux-ci, feu Marc Goblet a été élu député fédéral avec 9504 voix de préférence (sur l’ensemble de la Province) et Thierry Witsel a été élu député régional avec 6975 voix (sur l’arrondissement). Sachant que 7327 électeurs ont choisi VEGA en 2018 dans l’arrondissement de Liège, l’élection de Delal et François comme députés n’est pas un objectif impossible à atteindre,...

 

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